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Carlsen rate un mat et trouve un pat, MVL s'impose en costaud

Carlsen rate un mat et trouve un pat, MVL s'impose en costaud

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| 1 | Couverture d’événements d’échecs

Il ne reste donc plus que Magnus Carlsen et Maxime Vachier-Lagrave dans le tableau principal de l'AI Cup 2023 !

Pourtant, Ian Nepomniachtchi proposait une attaque dantesque dans la dernière partie, et était à deux doigts de forcer Carlsen à se battre jusqu'en départage. Mais le numéro un mondial s'en sortait grâce à une ressource de pat. Dans le choc des attaquants, Maxime montrait toute sa compréhension dynamique et repoussait les velléités agressives de Shakriyar Mamedyarov.

En consolante, Anish Giri proposait du très beau jeu pour éliminer Hikaru Nakamura. De son côté, Alireza Firouzja faisait preuve d'une grande clairvoyance stratégique pour venir à bout de Denis Lazavik.

En division II, c'est Alexey Sarana qui réalise l'exploit du jour en dominant le numéro 2 mondial Fabiano Caruana. 

En division III, les expérimentés Evgeny Alekseev et Rauf Mamedov se sont défaits de leurs jeunes adversaires et s'affronteront en finale du tableau principal.

Le tournoi continue ce mercredi 26 septembre, à partir de 20h30, heure de Paris.

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Vous pouvez revoir les diffusions de l'AI Cup sur la Chess.com/TV, sur notre chaîne Twitch, et sur YouTube.com/Chess. Les parties sont également retransmises en direct sur notre page évènements.
La retransmission du jour avec l'excellent GMI Laurent Fressinet aux commentaires.

Division I

Scores - Tableau principal


Carlsen-Nepomniachtchi 2,5-1,5

Un quintuple champion du monde contre un double challenger. Un joueur pragmatique et universel contre un attaquant invétéré. Carlsen et Nepomniachtchi nous offraient un nouveau chapitre de leur saga, et une fois de plus, c'est le russe qui avait tout à prouver. Lors de leur récente rencontre en Speed Chess Championship, Magnus avait gagné le match en dominant toutes les cadences. Et quand on sait le caractère revanchard de Nepo, on pouvait s'attendre à des étincelles !

On pouvait observer en début de match le russe jouer dans une pièce très sombre. Signe d'un état d'esprit pessimiste ?

Dans la première partie, il égalisait dès l'ouverture, mais le norvégien générait de l'attaque dans un milieu de jeu sans les dames, abimant irrémédiablement la structure adverse sur l'aile roi.

Il obtenait bientôt un pion d'avance, et le résultat semblait cousu de fil blanc. Pourtant, "Dark Nepo" parvenait à sauver sa peau en entrant dans une finale de fous de couleurs opposées.

Dans la seconde partie, la lumière revenait chez le russe au moment même ou un coup de chance monumental lui épargnait la défaite. En effet, Carlsen ratait un mat en trois !

Sur cet extrait vidéo, on observe les deux joueurs se rendre compte du raté à une minute d'intervalle :

Malgré ces deux premiers assauts plein de fougue, le score restait égal. Dans le milieu de jeu de la troisième partie, Magnus plaçait idéalement ses pièces, et son petit avantage se transformait comme par magie en puissante attaque. Cette fois, pas question de rater sa chance : le norvégien créait un réseau de mat en finale de tours et prenait le point.

Nepomniachtchi se retrouvait donc dos au mur. La dernière partie était une opposition de styles homérique. Magnus jouait une ouverture imprécise, et Nepo répliquait en sacrifiant ses pièces les unes après les autres pour se rapprocher dangereusement du roi noir. Mais l'ex-champion du monde parvenait à s'extraire de la nasse pour entrer dans une finale déséquilibrée et complexe.

Le russe ne relâchait pas la pression, poussait ses pions passés et décapitait une grande partie de l'armée adverse. Il atteignait finalement une finale dame contre tour théoriquement gagnante. Mais Carlsen faisait feu de tout bois, tentant de pousser son adversaire à la faute. Et c'est grâce à une ressource de pat, au 129ème coup, qu'il accrochait finalement la nulle et la qualif.

Après le match, Carlsen expliquait comment il avait raté la combinaison de mat dans la seconde partie : "Lorsqu'il a joué Fc3, je me suis dit que ce coup avait l'air étrange. Mais j'étais tellement content de Ce3 que je n'ai pas cherché plus loin. Pensez toujours à vérifier les coups forcés, les enfants !"

Vachier-Lagrave-Mamedyarov 3-1

Les deux hommes sont bien connus pour leur style tranchant et offensif. Mais si l'approche du français est plus calculée et équilibrée, l'azéri joue de manière intuitive et sans compromis.

Après deux nulles, ce dernier lançait les festivités en se montrant hyper-agressif dans l'espagnole malgré un développement sommaire. MVL contrait courageusement au centre et remportait le premier point complet.

Déjà dos au mur, Mamedyarov restait fidèle à son style et choisissait une approche ultra-combative. Alors que sa dame et son fou formaient une menaçante batterie sur la grande diagonale, Maxime trouvait un superbe intermezzo pour lancer sa propre attaque. En 28 coups seulement, il remportait la partie et la victoire finale.

Les deux dernier concurrents invaincus, Carlsen et MVL, s'affronteront mercredi en finale du tableau principal.

Consolante - Scores


Nakamura-Giri 0-2

En ligne, Nakamura est généralement favori contre n'importe qui. Et surtout contre Giri, qui lui rend près de 80 points Elo en rapide sur Chess.com, et contre qui il mène 7-1.

Nakamura est bien connu pour ses ouvertures créatives, tout particulièrement en ligne. Giri, lui, brille plutôt par la précision de ses préparations et sa compréhension profonde de nombreuses positions.

Dans la première, Nakamura choisissait le rare (pas pour lui) début Larsen : 1.b3. Mais lorsqu'il laissait les pièces mineures adverses rentrer sur son aile roi, il était déjà trop tard : Giri s'imposait avec la manière, et cette partie du jour, Rafael Leitao l'a annotée pour vous ci-dessous.

Nakamura devait absolument l'emporter avec les noirs pour accrocher les départages. On en apprend beaucoup sur un joueur en observant sa réaction lorsqu'il est dos au mur. Certains plongent sans peur dans le combat en faisant "tapis", d'autres choisissent de jouer calmement dans une position peu conventionnelle, espérant gratter un léger avantage stratégique. D'autres encore se cantonnent à l'ouverture qu'ils connaissent le mieux, misant sur l'avantage du terrain.

Hikaru optait pour un mélange des deux derniers : avec l'hippopotame, il évitait les grandes lignes théoriques bien connues de son adversaire, tout en optant pour un placement de pièces qui lui est très familier.

Anish parvenait à se créer un pion passé sur l'aile et le poussait jusqu'à la septième rangée, tandis que Naka envoyait une attaque de type est-indienne sur l'aile roi. Bref, typiquement le genre de partie qui sied à l'américain lorsqu'il doit absolument gagner. Pourtant, la pression de Giri sur l'aile dame mobilisait les forces noires et empêchait Hikaru de réellement lancer son attaque. C'est même le batave qui récupérait l'initiative à l'aile roi en prenant le contrôle des cases blanches avec sa dame et son fou.

Après le match, Giri partageait son avis sur la performance de Carlsen : "Sa marge sur ses concurrents semble très faible, et pourtant, il gagne presque tout le temps !"

Firouzja-Lazavik 1,5-0,5

En finale de consolante de la Julius Baer Generation Cup, les deux jeunes hommes s'étaient affrontés pour la première fois en rapide. A l'issue d'un match serré, c'est Firouzja qui s'était imposé, non sans admettre que son adversaire "avait mieux joué que lui".

Le contraste stylistique entre les deux joueurs est saisissant. Lazavik se repose sur une approche stratégique et technique du jeu, tandis qu'Alireza n'est jamais plus fort que quand il peut exprimer toute sa créativité dans une position ultra-complexe.

Le français optait pour une rapide expansion sur l'aile dame, ce qui lui permettait d'enfermer le fou a7 des noirs et de jouer virtuellement avec une pièce de plus. Il envoyait également sa tour a vers l'aile roi pour faire monter la pression sur le roi adverse. Lorsqu'il échangeait les dames, c'était confiant dans ses chances de convertir la finale en victoire grâce à une pièce active de plus. Il s'attaquait tout d'abord à la structure noire à l'aile dame, et créait bientôt une marée de pions passés absolument inarrêtable.

Dans la seconde partie, Lazavik optait pour une position lente, restant dans sa zone de confort stratégique. Il parvenait à imposer son style et obtenait une finale dans laquelle il pouvait pousser sans risque pour le gain. Mais le français, plein de ressources, maintenant l'équilibre jusqu'au bout pour s'offrir la victoire.

Il affrontera demain Nepo, tandis qu'Anish Giri sera opposé à Mamedyarov. 

Tableau - Division I

Division II

La plus grosse surprise du jour était la victoire de Sarana face à Caruana. Alors que les deux hommes étaient encore à égalité après trois parties, le russe parvenait à faire pencher la balance de son côté en doublant ses tours sur la septième rangée.


 Sarana affrontera Vladimir Fedoseev en demi-finale du tableau principal. 

Tableau - Division II

Division III

En demi-finale, Alekseev et Mamedov ont battu leurs jeunes adversaires américains Sam Sevian et Ray Robson. Avec une dame contre tour, fou et pion, Mamedov parvenait à grignoter les pions centraux de Robson en zeitnot pour se créer un passeur inarrêtable.

Tableau - Division III

Le Champions Chess Tour 2023 (CCT) constitue le circuit en ligne le plus important de l'année. Il est composé de six événements qui s'étalent sur toute la saison et se terminent par une phase finale en présentiel. Avec les meilleurs joueurs du monde et une dotation de 2 000 000 $, le CCT est le plus gros événement de Chess.com à ce jour.

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NM Vanessa West

Vanessa West is a National Master, a chess teacher, and a writer for Chess.com. In 2017, they won the Chess Journalist of the Year award.

You can follow them on X: Vanessa__West

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