Fressinet tout en maîtrise, les favoris déjà bien placés !
Le coup d'envoi de la ronde 2 est plus sobre que la veille et à 15h pétantes, sans le moindre petit air musical pour se donner du baume au cœur, les joueurs entament une nouvelle après-midi de combat. Car oui, c'est bien de combats dont il a été question ce dimanche et tant pis si Michel Drucker essaie de pourrir nos retransmissions en direct en polluant de sa respiration rauque nos sorties son. Vous avez été particulièrement nombreux à suivre les commentaires lors de la journée d'ouverture, et on espère, le suspense grandissant, vous voir toujours plus présents dans le chat. Promis, on fait tout notre possible pour mettre un terme définitif à cet insolent grésillement.
Jules Moussard donne le ton en tentant de surprendre Matthieu Cornette dès le premier coup avec une inhabituelle Bird, à savoir 1.f4. Après un temps de réflexion, le bordelais répond par le logique 1...d5 et prend un ascendant dans l'ouverture qui se concrétise rapidement par le gain d'un pion, annonçant une longue partie où seuls deux résultats semblent envisageables.
Chez les filles, la première partie à s'animer, à la suite d'une espagnole, est celle opposant Emma Richard - victorieuse surprise du jour 1 - à Maria Leconte. La plus expérimentée des deux joueuses, grâce à un rapide g5, parvient à ouvrir la colonne sur le roi adverse, bien que le sien, coincé au centre ne soit pas hors de danger. Les complications tournent cependant à son avantage et après avoir manqué, hier, une opportunité en or face à la tenante du titre, elle ne se le fait pas redire à deux fois pour mater son adversaire sur l'échiquier !
Peu de temps auparavant, s'était soldé le premier partage des points de cette ronde entre Yannick Gozzoli et Sébastien Feller. Apparemment surpris dans l'ouverture, le marseillais a rapidement accusé un retard d'une heure à la pendule et la proposition de nulle de son adversaire dès le 13ème coup est presque apparue comme une aubaine.
Romain Édouard, tête de série numéro 1 du tournoi est opposé à Julien Favarel, qui a décidément fort à faire pour son entrée en lice à ce niveau, le Petit Poucet semble se sortir correctement du système Colle, préparé par Romain mais se retrouve trop vite à jouer sur son seul incrément. Les blancs vont logiquement profiter de leur avantage à la pendule pour accroître la pression jusqu'à obtenir une position très prometteuse. Le sacrifice de qualité, pourtant très tentant, de Romain laisse néanmoins une chance inespérée à Julien de sauver la nulle dans une fin de partie, proche de l'étude. La récurrence de ses trente petites secondes pour prendre une décision est un fardeau comparable à l'idée d'assister à une soirée Michel Sardou - ceci est un message subliminal à l'individu qui a lancé au micro et sans gêne apparente (!) cette invitation en début de ronde. Autant dire que cela s'est mal terminé pour le challenger, qui on l'espère, va rapidement débloquer son compteur afin de pouvoir jouer plus relâché.
La défaite de Maxime est plus lente à se dessiner mais le secondant de Magnus Carlsen, mieux préparé et en pleine confiance après l'échange des dames, signe une partie que Maurice Ashley lui-même aurait qualifiée de "smooth". Là aussi, c'est le duo de pions centraux qui s'avère décisif :
Le tenant du titre, Tigran Gharamian pouvait espérer capitaliser avec les pièces blanches sur son succès de la veille face à Sébastien Mazé, passé à côté de sa première ronde. Un jeu beaucoup plus précis permet cependant à ce dernier d'égaliser sans problème et dans une position équilibrée alors que le zeitnot frappe à la porte des deux joueurs, une nulle qui satisfait finalement tout le monde est signée après 18 coups.
Andreea Navrotescu, légèrement moins bien avec les blancs, profite des quelques secondes sur le cadran de Nino Maisuradze pour lui proposer de faire la paix. Sa confiance certainement ébranlée par sa défaite initiale, la double championne de France accepte l'offre de son adversaire pour débloquer son compteur au terme d'une partie de 29 coups.
Les deux supposées favorites du tournoi féminin sont les deux dernières dans l'arène de cette seconde journée. Sophie Milliet construit, comme la veille, un avantage convaincant bien qu'elle double les noirs. Elle démontre une nouvelle fois l'étendue de ses talents de jockey, après le monstre installé en c3 dans sa partie précédente, c'est un duo de canassons en e3 et f3 qui laboure les lignes arrières du camp blanc :
Cette fois-ci, Sophie se montre lucide jusqu'au bout et inflige sans ciller à Anda Safranska sa deuxième défaite du tournoi. Retrouvez ci-dessous l'intégralité de la partie :
Pauline Guichard frôle une nouvelle fois la correctionnelle dans une partie où le contrôle de la position lui a totalement échappé. Cyrielle Monpeurt confirme sa bonne forme entrevue lors de la première ronde en dominant stratégiquement son adversaire jusqu'à toucher du doigt la victoire. Hélas pour l'outsider, une mauvaise décision permet au roi blanc, qui aura largement dépassé son quota de pas pour la journée, de faire valoir sa force au cœur de l'échiquier :
Terminons cette deuxième journée des championnats de France par l'analyse de la victoire nette et sans bavure de notre récent champion d'Europe moins de 12 ans, Marc Andria Maurizzi, qui se hisse parmi le peloton de tête de l'accession avec 2/2 dans un style impressionnant :