Un marcheur blanc, invité surprise de la ronde 4 à Chartres
Après un bloody monday, il était temps pour les joueurs de panser leurs plaies dans la quatrième ronde. La lumière n'est donc pas venue des Nationaux mais de la seconde table de l'Open A. Matthieu B(u)rille, certainement inspiré par l'exposition d'échecs et arts, présente dans le hall de jeu, a rendu le plus bel hommage qui soit à l'œuvre de Marge Herrero. Certes, pas à 100% correcte, la partie qui suit vaut néanmoins le détour :
J'ai bien conscience qu'il risque d'être difficile de vous faire avaler qu'une nulle en 23 coups puisse valoir le détour après un tel spectacle et pourtant...
Si la partie entre Tigran Gharamian et Maxime Lagarde, sur une variante Tarrasch de la défense française, a semblé ne jamais sortir des clous, tout comme l'affrontement entre Yannick Gozzoli et Laurent Fressinet, le duel opposant Romain Édouard à Matthieu Cornette fut court mais intense !
Le bordelais, qui mériterait certainement mieux qu'un score de 50%, a fait preuve de créativité contre le système Colle du leader, avec un joli sacrifice de qualité pour se désengluer de la pression naissante autour de son roi.
Mais que se passe-t-il donc pendant ce temps-là dans le National féminin ? Rien de moins que le choc de la journée entre les 2 grandes favorites ! La tenante du titre, Pauline Guichard comptant un demi-point de retard sur sa meilleure ennemie Sophie Milliet, met tout en oeuvre pour s'imposer avec les blancs. Sa position à la sortie de l'ouverture est très prometteuse même si le plus dur reste à faire.
Emma Richard et Mathilde Broly sont les 2 premières à en terminer, en zeitnot mutuel, le partage du point est conclu bien que Mathilde avec un pion de plus dans la position finale aurait pu tenter d'aller chercher le point entier :
Chez les garçons, Sébastien Mazé, après un début compliqué, se remet sur de bons rails en dominant Julien Favarel avec les noirs à la suite d'une finale de tours parfaitement maîtrisée :
Un nouveau résultat décisif se profile dans la foulée en faveur d'Andreea Navrotescu, qui prend le meilleur dans le money time sur Cyrielle Monpeurt lors d'une partie très tactique où les deux joueuses ont eu leurs chances :
Dans son style de la veille et une nouvelle fois avec les pièces blanches, Nino Maisuradze signe une seconde victoire de rang qui la replace dans le peloton de tête. Sa victime du jour se nomme Maria Leconte :
La partie la plus mouvementée de la ronde oppose, chez les garçons, Jules Moussard à Sébastien Feller. Vexé de sa défaite de la veille, le grand espoir français met une pression colossale au temps à son adversaire sur une partie espagnole, accumulant plus d'une heure d'avance. Très solide depuis le début du tournoi, le GM originaire de Thionville résiste aux coups de boutoir de Jules qui s'ose même à un sacrifice de pièce pour le moins risqué :
L'offrande est logiquement acceptée par Sébastien qui choisit de rapidement rendre une qualité pour consolider sa position, il propose nulle après le contrôle de temps alors que les ordinateurs l'ont à plusieurs moments considéré comme proche de la victoire :
Statut quo donc en tête dans le National masculin après 4 rondes :
Mais retour à nos guerrières du National féminin qui, malgré une partie de haute lutte, finissent par répéter les coups, au regret de Pauline, toute proche de faire craquer sa rivale.
Les marathoniennes du jour se nomment Anysia Thomas et Anda Safranska. La joueuse la plus expérimentée du tournoi ouvre enfin son compteur après 3 défaites. Sa victoire en 88 coups (!), au terme d'une partie à rebondissements, arrive à point nommée pour le moral.
Terminons par un petit mot sur l'Accession où plus aucun joueur ne compte 100% après la nulle entre Guillaume Lamard et "Totor" Stéfan, pour qui ce demi-point tient du miracle. L'autre leader Yovann Gatineau s'est incliné face au GM - frais et dispo - Adrien Demuth qui a tout de même eu besoin de 62 coups supplémentaires après 1.e4.
Suivez la ronde 5 en direct à partir de 15h sur nôtre chaîne avec deux belles affiches : Maxime Lagarde contre Romain Édouard et Laurent Fressinet face à Jules Moussard.